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Film streaming Chillerama regarder en ligne avec sous-titres anglais 1280

CHILLERAMA

RÉALISATION: Adam Rifkin, Tim Sullivan, Adam Green et Joe Lynch
SCÉNARIO: Adam Rifkin, Tim Sullivan, Adam Green et Joe Lynch
AVEC: Richard Riehle, Ray Wise, Joel David Moore, Sean Paul Lockhart et Kane Hodder

Quelle est la dernière fois que vous avez eu du plaisir au cinĂ©ma? Et par plaisir, je ne veux pas dire d’avoir simplement Ă©tĂ© diverti par le film projetĂ©, mais bien d’avoir eu du gros fun sale, le genre que vous n’auriez pas eu seul Ă  la maison en regardant le mĂŞme film sur DVD. Trop longtemps, hein. L’anthologie Chillerama. c’est un hommage Ă  une Ă©poque rĂ©volue, une lettre d’amour aux sĂ©ries B d’antan et un gros doigt d’honneur Ă  la conformitĂ© hollywoodienne. Du fun, vous-dites?

Chillerama est le bĂ©bĂ© de quatre cinĂ©astes – Adam Green (Hatchet, Frozen ), Tim Sullivan (2001 Maniacs ), Joe Lynch (Wrong Turn 2 ) et Adam Rifkin (euh… Detroit Rock City ) – qui se sont donnĂ© comme mission d’assembler une anthologie horrifique Ă  l’ancienne totalement Ă©clatĂ©e. Le film dĂ©bute dans un cinĂ©parc, lĂ  oĂą le fier propriĂ©taire s’apprĂŞte Ă  projeter un marathon de films d’horreur pour la dernière fois avant que l’endroit ne soit dĂ©truit, faute de la baisse d’achalandage. L’homme d’un certain âge prĂ©sente avec amour chaque film devant une audience fĂ©brile pendant que quelque chose de louche se trame dans l’endroit…

Le premier film prĂ©sentĂ© se nomme Wadzilla et raconte l’histoire d’un homme qui suit un traitement expĂ©rimental puisque ses spermatozoĂŻdes ne sont pas assez forts. Le traitement s’avère douteux lorsqu’Ă  la moindre excitation, une douleur sĂ©vère se fait sentir dans ses testicules. Le mĂ©decin responsable du traitement lui suggère simplement de faire sortir le mĂ©chant avec une bonne branlette. Chose qu’il fait, laissant s’Ă©chapper un spermatozoĂŻde disproportionnĂ© qui ne finit plus de grandir. La chose envahit les rues de New York, ravageant tout sur son passage.

Parodiant efficacement les films de monstres gĂ©ants des annĂ©es 50, ce segment est une brillante façon de dĂ©buter l’anthologie en force! D’emblĂ©e, le film de Rifkin dĂ©montre que Chillerama a l’intention d’allier kitch et humour en dessous de la ceinture, et ce, sans prĂ©tention. Les gags se suivent Ă  un rythme effrĂ©nĂ©, mais surtout, atteignent tous leur cible. L’absurditĂ© de Wadzilla dĂ©bute progressivement, alors que le personnage principal Ă©jacule un spermatozoĂŻde de quelques centimètres, pour quelques heures plus tard, se battre avec celui-ci dans la salle de bain sous le regard dĂ©goĂ»tĂ© d’une femme qu’il tentait jusque-lĂ  de sĂ©duire. Puis, Rifkin se dĂ©chaĂ®ne, prouvant qu’il n’y a pas seulement que le rĂ©seau SyFy capable d’effets CGI de piètre qualitĂ©, mais dans un rare cas, le tout agrĂ©mente la qualitĂ© du segment.

Cette hilaritĂ© spermazoĂŻdale est suivit de I Was A Teenage Werebear de Tim Sullivan. Ce segment est celui que les gens auront certainement le plus de difficultĂ© Ă  digĂ©rer. Sullivan, dont le dernier film, 2001 Maniacs: Fields Of Scream. dĂ©fiait les lois de la mĂ©diocritĂ©, revient en force avec un pastiche des comĂ©dies musicales des annĂ©es 60 se dĂ©roulant Ă  la plage, le genre popularisĂ© par Elvis Presley. L’histoire met en scène une rivalitĂ© entre les sportifs et les voyous de l’Ă©cole. Au milieu se trouve un jeune homme confus sur son orientation sexuelle. Lors d’un cours d’Ă©ducation physique, il se fait mordre le derrière par le chef des voyous, dĂ©clenchant ainsi un processus qui le transformera en Ours-Garou, un type d’homme Ă  la poitrine velue qui prĂ©conise le cuir et la sodomie.

Bien qu’il soit le maillon faible de l’anthologie, I Was A Teenage Werebear n’en demeure pas moins le chapitre le plus audacieux. Évoluant dangereusement sur la mince ligne qui sĂ©pare la dĂ©rision et l’homophobie, Sullivan nous offre des numĂ©ros musicaux absurdes, mais totalement authentiques aux annĂ©es 60, le tout servi avec de l’humour qui pourrait difficilement ĂŞtre plus au premier degrĂ©. I Was A Teenage Werebear n’atteint pas toujours sa cible, mais lorsqu’il le fait c’est en plein coeur. Bien que plusieurs aient dĂ©jĂ  accusĂ© le segment d’homophobie, Sullivan lance plutĂ´t une flèche aux homophobes et c’est lorsqu’il s’en prend Ă  ceux-ci que son film est le plus rĂ©ussi. Par contre, âmes bien pensantes s’abstenir, puisqu’en terme d’humour sexuel de mauvais goĂ»t, I Was A Teenage Werebear ne donne pas sa place.

Ensuite nous vient le meilleur segment, The Diary Of Anne Frankenstein du prolifique Adam Green. Dans celui-ci, on apprend que la famille d’Anne Frank a Ă©courtĂ© son nom qui Ă©tait jadis Frankenstein. Lorsque Hitler est mis au courant que l’ancĂŞtre des Frank Ă©tait capable de rĂ©animer les morts, il vole le journal de la famille pour tenter de se crĂ©er un monstre indestructible.

Non seulement Green a tentĂ© de recrĂ©er le style de parodie prĂ©conisĂ© par le cinĂ©aste Mel Brooks (pensez Ă Young Frankenstein ), mais il a rĂ©ussi Ă  surpasser le maĂ®tre. Le rĂ©alisateur a Ă©mulĂ© parfaitement le style de films d’horreur des annĂ©es 30, tout en y apportant un style d’humour qu’on n’avait pas vu depuis les beaux jours de Brooks. Le film se dĂ©roule entièrement en allemand, ou plutĂ´t un allemand approximatif dans lequel se glisse des noms de personnages de Star Wars et des rĂ©fĂ©rences Ă  d’anciens sitcoms. Joel David Moore (Hatchet ) personnifie un Adolf Hitler cabochon avec brio et le monstre qu’il crĂ©er, un Rabin en puissance, n’est jouĂ© par nulle autre que Kane Hodder. Si vous ne riez pas durant ce segment, votre vie doit ĂŞtre triste en titi!

Finalement, Joe Lynch nous offre Deathecation. une oeuvre de quelques minutes qui donne tout son sens Ă  l’expression « il faut le voir pour le croire »! Ce segment est en fait qu’une excuse pour Ă©tendre l’histoire du propriĂ©taire du cinĂ©parc qui voit ses clients se transformer en zombies après avoir mangĂ© du popcorn contaminĂ©. Ce qui dĂ©bute sur deux jeunes amoureux qui sont incapables de se rĂ©vĂ©ler leurs sentiments se transforme en orgie de zombies. Lynch reprend les moments les plus dĂ©bridĂ©s de The Return of The Living Dead et Re-Animator et les multiplient pas dix! Chapeau d’un point de vue scĂ©naristique, puisque la majoritĂ© des dialogues utilisĂ©s en fin de parcours sont des citations de films connus.

Ce segment de Lynch intitulé Zom-B-Movie excelle à lier les différents films et à faire de Chillerama l’expérience cinématographique qu’il est. Dans son genre, cette anthologie est le plus digne des nombreux émules du Grindhouse de Robert Rodriguez et Quentin Tarantino. J’irais jusqu’à dire que c’est leCreepshow de la nouvelle génération.

Au-delà des blagues de mauvais goût, Chillerama est le constat d’une industrie qui se consomme trop souvent sur nos cellulaires et écrans de portables plutôt qu’en masse, autour d’un gros bol de popcorn. Définitivement un sérieux candidat au titre du meilleur film de l’année.